Le Théologien Métaphysicien, travail réalisé sous l’autorité de Mgr Seguy pour le Vatican (1995-2012)*
L'extrait ci après d'un travail important finalement confirmé par les Déclarations des papes Jean Paul II et d'homélies du pape Benoi XVI qui en eurent connaissance (voir partie Magistère ) montre que l’impossibilité de démontrer métaphysiquement l’animation immédiate comme l'a affirmé le P MD Philippe ( Livre les 3 Sagesses , 1995 , réédition 2002) et d’autres courants métaphysiciens ou philosophes réalistes (IPC, L’Homme nouveau etc ) peut être très urgemment mis en débat voire en question.
Nous ne laisserons ici qu’un petit extrait ( ch 9 , & 3 et 4)
Démonstration philosophique de l’ANIMATION IMMEDIATE ( sous l’autorité de Mgr Seguy, par père Nathan*)
9-3-3 : La base d’une démonstration analogique synthétique par la conjonction de ses cinq voies d’accès :
1 / Voie d’accès philosophique à la démonstration de l'existence: on proposera ici une induction analogique synthétique sur la nécessité de l’existence de cette Memoria dès le génome.
2 / L’analyse de l’acte premier d’Aristote confirmera cette démonstration : Les organes existent en acte dans les chromosomes, en acte premier, sous la forme de l'organisation active génotypique.
3 / troisième argument de base pour une intervention créatrice de Dieu au premier instant: il ne peut pas y avoir de cause diminuante en ontologie
L’initiative sponsale et son alliance naturelle avec la Sagesse créatrice de Dieu portent donc une « personne potentielle » dans le poids ontologique de l’unité sponsale à travers le support biologique de la tension des patrimoines génétiques du père et de la mère jusqu’au terme du processus de fécondation, et seulement jusqu’à ce terme.
4 / La Métaphysique de l’individuation porte avec elle l’Energeia de cette démonstration analogique du coté de la matière vivante et de la substance.
5 / La nécessité Ethique du Bien se conjoint à la réalité métaphysique de l’Un.
L’Un devient l’objet originel de l’intériorité vivante libre dans le Don, montre que l’Ethique ne peut plus rien comprendre aujourd’hui dire sans cette métaphysique primordiale de l’Un et du Bien. Les cinq modalités de l’Acte posent la nécessité de poser dans l’Un une puissance originelle de liberté, de vie, de Bien, dans le devenir substantiel de l’ontologie humaine.
9-4-Approche métaphysique ultime: les deux manières de regarder la Présence du Créateur, (distinguer le «continuum» de la Présence de conservation dans l’être et la Présence vivante et paternelle réelle de la relation de Créateur à créature en notre monde, instant unique et isolé)
9-4-1- Dans le langage courant, nous ne disons pas que nous sommes créés actuellement par Dieu, mais que nous avons été créés par Lui. En réalité cependant, c’est bien à tout instant que notre existence humaine reçoit de Dieu ce qui fait la réalité de sa création, à savoir tout notre être. Il ne faut donc pas dire que Dieu crée les êtres à un certain moment et non aux moments suivants, mais qu’Il les crée avec leurs moments et leur durée, y
compris le premier moment.
Par surcroît, Dieu conserve dans l’existence ceux qu’il a créés et les soutient de sa
sollicitude et de sa Providence.
Toutes ces proximités de la présence créatrice de Dieu s’inscrivent dans une
permanence, un continuum qui attend de nous gratitude, adoration, remise de tout nous-même au coeur de cette
dépendance gratifiante qui fait toute la dignité de l’être humain.
Si cependant nous avons coutume de pressentir
comme un moment privilégié, unique et sacré le premier moment de notre advenue à l’existence, dans un
commencement de cette relation créatrice, ce n’est pas sans raison : le Créateur, Etre premier et Source de tout
ce qui existe, en cet instant initial et unique pour nous, S’est rendu présent à nous en y communiquant l’esprit
vivant. Réalisant alors l’unité substantielle entre le corps, âme et l’esprit, Il a été en cet instant et en ce lieu du
principe embryonnaire, et en cet instant et ce lieu seulement, Donateur de vie, Créateur et Père de notre
animation, de notre liberté vivante, de notre subsistance rationnelle et immortelle. Et cette Présence Personnelle,
vivante, Lumineuse, Paternelle, métaphysique et divine à la fois n’a pu jaillir que dans cet instant initial.
(Ainsi les agressions contre l’innocence et la dignité humaine : avortement, chosification de
l’embryon n’atteignent-elles et ne blessent-elles qu’indirectement la présence continuelle de Dieu. Mais, lorsqu’elles s’attaquent à l’origine de la vie, elles viennent ici se muer en agression directe
contre la Présence vivante de Dieu et en abomination dans le Sanctuaire de la vie. Une libéralisation
légalisée de cette agression contre l’arbre de la vie ferait reposer la responsabilité de cette
abomination transcendantale sur la collectivité humaine toute entière, ce qu’il faudra éviter à tout
prix).
9-4-2- (suit la nécessaire et libératrice distinction entre deux dignités sacrées qui se conjoi-gnent dans le
principe de la vie embryonnaire: la Vie et la Source transcendantale de la vie) Le terme de la relation vivante de
Créateur à créature en notre monde et en notre temps ne peut se situer ailleurs que dans le lieu et l’instant de la
conception, lieu et instant de la création de l’âme immortelle donnée directement par Dieu.
Là est le lieu de la
rencontre de l’Etre et de la Vie, de l’Unité du visible et de l’invisible, du Don et de la liberté du Don, de la
paternité créée et de la paternité incréée, de la subsistance spirituelle et de la présence de l’Acte, de la matière et
de l’esprit, de la dépendance au Créateur et de la liberté du créé, de l’Un et du Multiple, de la loi éternelle et de la
loi naturelle, le premier instant est le tabernacle du monde, le corps originel est le Saint des Saints de toute
sacralité, la Mémoire de Dieu (Zikaron) en témoignera en chaque acte de vie pleinement humaine.
La plénitude
humaine : agir en la Mémoire de cela.
Celui qui cherche à pénétrer ce Sanctuaire est menteur, séducteur,
homicide, au coeur du Principe lui-même : il est abominateur de l’Un et du Bien en soi.
source : Démonstration philosophique de l’ANIMATION IMMEDIATE ( complément confié au Pape Benoit XVI en
septembre 2012 du travail Schéma15 livré Jean Paul II et BenoitXVI sous l’autorité de Mgr Seguy, par père Nathan*)
*Le Père "Nathan" n'est pas un auteur anonyme, il s'agit du Père Patrick de Vergeron, Métaphysicien, Père de la congrégation Saint Jean, présidant à ses travaux pluridisciplinaires de plus de 20 ans, missionné et sous l'Autorité de l'Ordinaire de cette Congrégation, laquelle a officialisé en 2016 l'identité canonique de son auteur, rendant toutes ses publications accessibles à tous sous la véritable identité de son auteur
sur des thèmes connexes :
POINT DE VUE DU DROIT POSITIF ET NATUREL : le Statut de l'Embryon humain
EMBRYONS et MANIPULATIONS PMA de CONCEPTION : et Dieu dans tout ça?
RELIGIONS ET CREATION DE L’ÂME
france culture 2015 du Dr G Frydman : les 3 religions et le statut de l'embryon : https://www.franceculture.fr/emissions/revolutions-medicales/science-et-religions-se-penchent-sur-lembryon-humain
RépondreSupprimer=> Le docteur Dalil Boubakeur considère coraniquement qu'il n'y a pas de personne tant que l'embryon n'est pas formé mais il interroge medecin de determiner à quel stade d'embryogenèse le medecin considère que cette formation est acquise
De façon pratique quant à l'utilisation de l'embryon pour la recherche ( votée en 2013 ) il considère que ce n'est pas permis parce que il y a une vie sacrée et que le principe, de précaution s'appliquer. Mais il termine en espérant que les progrès de la science mèneront les religions à des accords avec elle....
=> le rabbin Michaël Azoulay: le talmud rejoint le coran (il réifie l'embryon FIV non implanté)
=> le père Bruno Saintot (commission bioéthique CEF): l'Embryon humain est un de nous L'Eglise n'a pas défini l'embryon en tant que personne [commentaire BIOETHIQUE et CATHOLIQUE : une démonstration philosophique est donnée sur le blog aux onglets Metaphysique et Theologique: il est regrettable que le Père B de Saintot ne se refere pas au pape Jean Paul II et Benoit XVI , à St Augustin ou Ste Thérese d'Avila] mais l'eglise diffère des autres l'embryon doit être traité comme une personne, n'est pas analogue à un organe, ni à une cellule " tout acte qui a pour consequence une destruction d'Embryon est une instrumentalisation de l'etre humain"
En 2è partie Mr Frydman dit bien : la loi d’août 2013 ... liberant les Cellules souches Embryonnaires et l'embryon pour la recherche , elle permet de constituer des CSE pour une medecine regenerative qui pourrait être pour certaines génératrices d'embryons
Commentaires provenant des argumentations pour ou contre la PMA sur le site en ligne CCNE: l’embryon et le clone humain sans projet parental est traité comme un amas de cellule: résultat du déni de son animation (immédiate)Jonathan Weaver 21 février 2018 à 20:15 L'humain n'a rien de sacré, il s'agit d'un concept religieux. Nous ne sommes que des êtres vivants comme les animaux, ni plus ni moins. Nous sommes constitués d'atomes, particules non vivantes, non pensantes, et c'est tout. Il n'y a rien qui n'est pas constitué d'atomes. Rien de sacré là-dedans.
RépondreSupprimer@ brigitte : "notre âme quitte notre corps à notre mort" , elle est où la preuve ? L'énergie est matérielle, comme toute chose dans l'univers.
@ azais répond à ce point de vue purement mécaniste (moniste) de l’être humain au moins au niveau embryonnaire
L'embryon n'est pas qu'un amas de cellules ... et d'atomes . La longueur de ses éléments élémentaires mis bout a bout donnerait une ligne de la terre au soleil pour son premier noyau embryonnaire ... ce qui est déjà remarquablement autre chose qu'un "amas " in- forme : sinon on est dans le monisme, une erreur de la pensée humaine . Il y a donc bien une forme .En Philosophie c'est la forme qui est première sur la matière et l'anime : l’âme est la forme du corps dit Platon (et Aristote aussi ) 2 philosophes païens ... L'âme n'a donc rien de religieux . Le caractère sacré vient de ce que cette âme (psuke en grec ) est elle même associée à quelque chose qui lui est substantiel et qu’Aristote appelle pneuma (souffle), ou esprit: sans cette découverte il y aurait réduction de la personne a une vision dualiste de son être . La métaphysique (philosophie réaliste ou première) a trouvé - et cela est irréfutable par la démonstration de raison ( à moins que vous pensiez que l'homme n'est pas doué de raison ) - que cet esprit subsiste au delà du corps : de là (comme l'avait dit par un autre raisonnement inductif , Platon qui n'était pas allé aussi loin que Aristote ) donc au delà de la mort : l'âme spirituelle est immortelle . Des puissances de cette âme continuent donc d'opérer en absence des 5 sens après la mort . Tout ça pour dire que, une fois qu'il existe, l'embryon subsiste à ceux que vous dites, à tord, n'être un amas de cellules . Pour conclure : le caractère sacré vient de cette immortalité ( même si immortalité et éternité ne sont pas la même chose: le second faisant référence à l'Etre premier pour les grecs païens à Dieu pour les croyants en l'existence de Dieu) ou subsistance ou dépassement du corps : l'être vaut plus et dépasse la vie
C'est sur ce qualificatif de sacré d'ailleurs qu'est fondée la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ... et sinon l'homme ne serait pas plus respectable qu'un animal ou même un végétal .... Là on serait mal parti avec des arguments comme celui là
(suite commentaire précédant )
RépondreSupprimerun médecin donne aussi son argumentation sur le, plan biologique nicolas-p • 19 février 2018 à 12:08 il faut INTERDIRE toute recherche, des ALTERNATIVES existent
Il est biologiquement faux de dire qu’un embryon est un tissu ou un amas de cellules. C’est un être vivant, organisé, complet en cours de développement et humain .
Les publications scientifiques internationales (telles que JAMA) sur le niveau de perception de la douleur lié au niveau de conscience démontrent scientifiquement la souffrance perçue du fœtus qui est le reflet de la conscience et de la perception ce qui en fait un être humain doué de sensibilité et exprimant la douleur. C’est un fait établi. Le fœtus et l'embryon n’étant que des dénominations différentes d'une unique réalité: l'être humain.
La dichotomie embryon fœtus est arbitraire et ne repose que sur la complétude des organes sans aucun élément ni aucune possibilité scientifique de mesurer son état de conscience, son niveau de perception avant 20semaines et donc de préciser son « niveau d’humanité ». Il est objectivement impossible de nier la sensibilité potentielle de l’embryon donc une conscience trait de la personne humaine. Jusqu’à preuve scientifique du contraire, il est donc une personne humain.il faut interdire toute recherche sur l'embryon d'autant qu'il existe des alternatives avec la recherche sur les cellules souche adultes (simple prélèvement de tissus)
bmaroy 18 février 2018 à 19:41
Les découvertes récentes sur la sensibilité des organismes sans système nerveux doit rendre très prudent avant de fixer une limite avant laquelle l'embryon ne doit pas être considéré comme une personne vivante.
La bioéthique se retourne contre l’éthique
RépondreSupprimer( Vivien Hoch :docteur en philosophie le 03 mars 2018 dans Tribune libre dans L'Homme Nouveau)
"Pendant des siècles, il n'y eût besoin ni de lois, ni d'éthique. Le serment d'Hippocrate et les grands archétypes (symboliques, mythologiques et religieux) suffisaient. Si une loi dite de « bioéthique » est rendue nécessaire en 1994 (1ère loi de bioéthique), c'est que les pratiques médicales ont transgressé les tabous ancestraux. Le caractère révisable de la loi de bioéthique a inscrit dans le sens commun l'idée que les grands principes intangibles sont devenus des obstacles aux progrès de la science, de la technique et de la société. Programmer une « rediscussion » veut dire que ce qui est dit aujourd'hui sera dédit demain. L'idée même de faire une loi de bioéthique à un moment donné engage l'idée que l'éthique est provisoire, liquide et mouvante. « Il n'y a pas de véritable construction éthique si tout changement consiste en une permissivité indéfinie par l'addition de nouvelles exceptions à ce qu'on présentait comme une règle », écrit Jacques Testart dans Le Monde du 6 janvier 2018.
Certes, depuis la Phronesis d'Aristote, l'éthique a les mains dans le contingent, le possible et l’imprévisible. Mais rien ne dit qu'elle est elle-même provisoire. Au contraire, c'est le caractère contingent et provisoire de la vie humaine qui appelle une éthique à même de donner une ligne de conduite droite dans l’existence. En philosophie antique, l'éthique est la définition de cette pratique qui articule le contingent au permanent, le particulier à l'universel et le provisoire au nécessaire. Dans le cas où l'éthique abandonne sa prétention à l'universalité et à la permanence pour rejoindre la mobilité des pratiques humaines, à quoi sert-elle ?
Aujourd’hui, la bioéthique sert surtout à mettre tout le monde d’accord. Le débat bioéthique se présente comme une articulation de deux forces : l'une « progressiste », qui veut favoriser son développement et sa fluidité ; l'autre « conservatrice », qui considère que le débat bioéthique est l'occasion de réaffirmer des principes fondamentaux sur la vie humaine. Cela recoupe l'opposition entre les « biotransgressistes » et les « bioconservateurs », termes régulièrement utilisés aujourd’hui par Luc Ferry ou Laurent Alexandre.
Cette dichotomie, somme toute classique, en recoupe une autre. Très à la mode chez les décideurs politiques, la distinction wébérienne entre éthique de conviction et éthique de responsabilité aggrave encore le compartimentage de la morale publique. La conviction est renvoyée aux choix personnels et privés, tandis que la responsabilité regarde la vie publique. L’éthique dite de conviction permet tout simplement aux décideurs politiques de n'avoir ni idée, ni courage. Du moins, c'est ainsi qu'elle est interprétée. Ce qui est d'abord une distinction devient séparation : elle créé une éthique de situation, affranchie de toute référence objective et commune. Elle permet au responsable politique d'avoir une posture consensuelle, qui ne froisse pas ses électeurs, ses collègues et son parti, mais qui, revers de la médaille, est souvent vide.
La double opposition bioconservateurs / biotrangressistes et éthique de conviction / éthique de responsabilité trouve sa prétendue solution dans l’éthique de la discussion. Elle part d’un bon sentiment : l’éthique de la discussion se présente comme la solution pour mettre tout le monde d’accord. Son rôle est strictement procédural : elle doit mettre en œuvre les conditions d’un débat rationnel où chacun peut exprimer son point de vue. Cette procédure ne doit pas être étouffée par le langage religieux, passionnel et même scientifique. [...]"
Une loi de bioéthique sécularise les transcendantaux dans l’immanence d’une éthique de situation.
RépondreSupprimerBâtie sur cette idée d'autonomie de la morale, l’éthique de la discussion ouvre une voie aux définitions flottantes, vagues et arbitraires, parce qu'elle refuse tout référentiel commun, tout héritage et toute hétéronomie. L'éthique de la délibération ne vise plus une vérité, mais un accord. Quand on ne veut pas s'entendre sur le fond, on s'entend sur la manière de parvenir à un accord. L'avenir de l'homme ne repose plus sur la formulation d'une exactitude, mais sur la manière dont on évitera les conflits. C'est la fonction première d'une institution comme le Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE) : une réunion d'experts qui délibèrent,parfois recueillent l’avis des citoyens, et formulent des vérités de circonstance, produisant des « avis », des « recommandations » et des « propositions »: autant de manière de ne rien affirmer de concret.
L’accord est produit sur le plus petit dénominateur commun, celui qui rassemble le plus largement. Le con-sensus, c’est le sens sur lequel tout le monde est d’accord quand chacun a fait une petite concession. Les nuances, les déterminismes et les affirmations sont exclus. La question procédurale « comment se mettre d’accord ? » annule le questionnement proprement éthique : « qu’est-ce qui est vrai, juste et bon ? ». Pourtant, une loi formule nécessairement le juste, le vrai et le bon... par exemple de sacrifier un embryon humain pour guérir des malades, de déclarer vraie la volonté de mourir d'un patient qui n’est pas en mesure d’exprimer sa volonté, ou bonne l'ingénierie procréative artificielle de l’AMP qui pallie à l'infertilité . Une loi de bioéthique sécularise les transcendantaux dans l’immanence d’une éthique de situation.
Sans une référence à ce qui s’apparente à des transcendantaux (le vrai, le juste et le bien), comment formuler une loi bioéthique ? Jean-François Delfraissy, président du CCNE, donne une réponse sans ambiguïté : « entre les innovations de la science et celles de la société, il n’y a pas de bien et de mal. Il y a un équilibre à trouver qui doit s’inscrire dans la notion de progrès. » (Valeurs Actuelles, n° 4240, 1er mars 20178). Cet équilibre anéthique entre la science et la société est la conséquence de l’éthique de la discussion qui écarte par principe le bien, le mal, mais aussi le juste et le vrai.... éthique d’équilibriste qui avalise les transgressions dans le vide laissé par la négation des convictions, sinon celle de la volonté de « trouver un équilibre dans le progrès » qui conduit à une éthique du laisser-faire : « la technique se perfectionne, pourquoi ne pas les laisser faire leur chemin ? ». « Doit-on être capable de réfléchir en permanence, au fil de l’eau ? », répond J. F. Delfraissy. Ce fil de l’eau laisse dériver de nombreux cadavres. On les repère dans des lois très concrètes : le « laisser mourir » (loi Leonetti du 2 février 2016), le « laisser choisir » (loi Veil et ses multiples raffinements) et le « laisser faire » (dérive législative sur la recherche sur l'embryon).
Les déviances fondent donc des lois, et les lois deviennent la norme de ces déviances. « Il y a une science qui bouge, et on ne l’arrêtera pas ». Elles les rendent normales. La loi ayant une force performative, tout ce qui est formulé par la loi s'impose d’abord comme évidence, puis normative, puis comme un « droit fondamental». La loi Veil est le paradigme de cette dérive: la normalisation de la transgression devient le principe et la finalité de ce qu’on appelle « bioéthique ». La bioéthique se retourne contre l’éthique [Dominique Folscheid « La bioéthique est une éthique sans éthique tournée contre l’éthique », La chauve-souris bioéthique, in « Le mythe bioéthique », Bassano, 1999]