mardi 10 avril 2018

De la mort au Don d'organes ... et réciproquement

Le coin des experts XAVIER DUCROCQ

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dons d’organes




fin de vie

Colloque ERER (CCNE) du 10-09-2015 à Strasbourg« De la mort au don d’organes ».


Le Professeur Xavier Ducrocq, neurologue, participait à ce colloque .. dont voici les points clés


La question du consentement?  Un seuil d’acceptation fragile
Un médecin allemand est intervenu sur un scandale survenu en 2012 : il y a eu collusion entre certains décès et la répartition des organes de donneurs.. la société allemande s’est interrogée sur la mort encéphalique : comment comprendre la survie des organes - telle que pour poursuivre une grossesse jusqu’à l’accouchement d’enfant vivant - de personne en mort encéphalique ? La mort peut-elle engendrer la vie ? La mise en lumière de ces situations exceptionnelles a eu un impact retentissant : le taux de don d’organes a diminué, la population allemande ayant perdu confiance dans la médecine sur ce sujet.
En France, le consentement est présumé. Cependant, si le patient n’est pas sur la liste des refus, les proches sont consultés (*) (......) l’initiative menée par le député Jean-Louis Touraine à l’occasion des discussions sur le Projet loi Santé à l’Assemblée nationale a été refusée par les équipes de coordination des dons, mais aussi par les associations de greffes. Dans ce cas, la société s’est exprimée et on est arrivé à l’entendre.

(…) L’état de mort encéphalique
Un point clé est apparu avec la réanimation dont elle est indissociable survenant comme échec de la réanimation, la mort encéphalique pourrait en devenir un objectif.  La mort est constatée quand la destruction de l’encéphale est totale et irréversible, mais cette définition même de la mort encéphalique pose question… les définitions officielles, légales, diffèrent d’un pays à l’autre … En France, la mort encéphalique inclut la mort du tronc cérébral et celle du cortex (en Angleterre, seulement la mort du tronc cérébral). La réanimation se poursuivant pour garder intacts les organes, la personne semble toujours vivante (si on arrête la ventilation artificielle, tous les organes vont s’arrêter et ils vont mourir les uns après les autres: la mort du cerveau entraine celle de tous les organes).
Pour que les proches admettent la mort encéphalique alors que les organes vivent, il faut un crédit de confiance considérable dans les médecins. Or, avec Maastricht III, on abandonne la règle du donneur décédé, et on ouvre la voie à des prélèvements d’organes de personnes en état végétatif, finalité si noble, puisqu’il s’agit de sauver une vie. Mais la fin ne justifie pas tous les moyens.


Procédure sur cœur arrêté  (protocole de Maastricht) :
Ou comment ne pas hâter la mort ? Deux mécanismes différents conditionnent deux circonstances différentes de don d’organes : tout comme la mort du cœur entraîne rapidement celle des autres organes, dont le cerveau… Cette autre procédure concerne le prélèvement sur cœur arrêté (AC). Les circonstances diffèrent totalement de celles de la mort encéphalique. Le protocole dit de Maastricht regroupe 4 situations différentes : AC non réanimé (arrivée des secours trop tardive), AC réanimé sans succès, AC en situation de limitation ou d’arrêt de traitement (dans le cadre de l’obstination déraisonnable) et AC chez un patient en mort encéphalique. Dans le « Maastricht III »… chez des personnes qui ont toutes les « chances » de mourir… apparait comme une procédure de prélèvement dans le cadre d’une mort « programmée » avec tous les risques de dérives possibles : quand le cœur ne bat plus efficacement, s’installe une période d’arrêt circulatoire, avant l’arrêt cardiaque définitif. Cette période de quelques minutes est mise à profit pour mettre en place des procédures médicales nécessaires en vue du prélèvement, des reins en particulier. Ces actes médicaux, invasifs, interviennent alors que le patient n’est pas encore mort, ni de mort cérébrale, ni d’arrêt cardiaque. Ils anticipent sur la consultation du registre des refus, laquelle n’est autorisée qu’une fois la mort affirmée. La question ne manque pas de se poser: « Est-ce qu’on ne fait pas mourir des personnes qui ne sont pas tout à fait mortes ?» Tout se joue en quelques minutes : cette contraction dans le temps des annonces, informations, examens, interventions chirurgicales… s’avère difficile à vivre tant pour les proches que pour les équipes médicales. La procédure met en lien l’équipe chargée de la réanimation du mourant et l’équipe chargée de prélever les organes ; face au risque de conflit d’intérêts, seule l’intention morale du réanimateur, difficilement évaluable, sera garante de cette indépendance. 


Dans ces circonstances où on frôle toutes les limites de l’acceptable, les réanimateurs ont estimé qu’il faudrait modifier le régime de consentement vers un consentement explicite. Peut-on se contenter d’un « je ne dis pas non ? sans une parfaite transparence, une très bonne information et… un consentement explicite. Dans les pays où les deux registres existent, le nombre plus important des refus que celui des dons montre que le problème de « dire oui ou dire non, mais le dire » n’est pas qu’un problème d’information du public, mais d’abord de confrontation à sa propre mort (voir article du blog sur fin de vie https://bioethiquecatholique.blogspot.fr/2018/03/euthanasier-cest-tuer-et-la-mort-nest.html). De plus, comme l’exemple de l’Allemagne le montre, la rupture du climat de confiance est très préjudiciable pour la greffe.

Enfin, même si ce point n’a pas été abordé, il convient de s’interroger sur la portée de cette hyper-médicalisation du temps du mourir, au regard notamment de l’accompagnement palliatif.


http://www.genethique.org/fr/de-la-mort-au-don-dorganes-64015.html#.WsjM52bpNmB (01 octobre 2015)

Commentaire bioethique catholique

Nous sommes sous consentement présumé sauf si nous nous inscrivons volontairement au registre des refus.. 
la famille ne sera qu’informée par le médecin du dépouillement des organes de leur parent malade et ne pourra donc s'y opposer

Le P Brice de Malherbe lors du debat à versailles precise que les greffes même du vivant ne sont pas évidentes, citant le cas d’une famille ou le greffé d’un rein mourra suicidé un mois plus tard (analogie illustrant des cas récurrents tels l’affaire Pechanski, voir le blog dons d’organes)

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greffe d'organes d'adultes (fin de vie)
samedi 24 mars, 22h35 , un documentaire de arte "les enjeux du don d'organe"  souligne la nécessité de traitement immunosuppresseur aux patients receveurs d'organes "chauds" transplantés (coût: plusieurs milliers d'euros/an/patient): incidence des âmes des patients prélevés à leur insu alors qu'elles habitaient encore leur corps ?) 
greffe d'organes de personnes non nées et déjà conçues
En 2002, alors que la loi du 29/7/1994 interdisait toute recherche portant atteinte à l’intégrité d’un embryon humain, le Pr M. Peschanski, (Inserm) présente un succès dans le cadre des greffes de cellules souches embryonnaires dans le cerveau de 15 parkinsoniens. Il explique à Europe I que les prélèvements sont faits sur des fœtus vivants « selon des conditions éthiques ( sic !)». Très vite les malades greffés présentent des maux de tête, des mouvements incoordonnés. Ils supplient d'être débarrassés de la greffe, impossible. Ils mourront dans des souffrances indicibles

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